Ayant découvert récemment les travaux de Britt-Mari BARTH, j’ai eu rapidement envie de les lier avec la pratique de la #twictée.
Cette séquence, et les suivantes qui viendront au fil des épisodes de #twictée, est très largement inspirée du remarquable ouvrage collectif édité par le réseau CANOPE, dans la collection auQuotidien : Classes et fonctions grammaticales au quotidien (voir ici pour lire l’intro).
Démarche inductive
L’idée de Britt-Mari BARTH est simple, et s’appuie sur les travaux de Jérome BRUNER (Le développement de l’enfant, savoir faire savoir dire) : les élèves s’approprient lentement les notions grammaticales, ont du mal à les appliquer en dehors du contexte d’un exercice, bref, prennent du temps pour passer du sens de la lecture à la réflexion sur la langue.
Il s’agit pour nous d’accompagner l’élève vers l’abstraction de la langue en relevant avec lui les attributs essentiels de chaque concept, c’est-à-dire ce que l’élève doit avoir intériorisé pour construire une notion.
Par exemple pour la fonction sujet :
a) est associé à un verbe conjugué
b) est un nom ou un pronom devant le verbe conjugué
c) le nom ou le pronom devant le verbe commande la terminaison du verbe conjugué.
Pour BRUNER, nous disposerions de trois modes de représentation pour appréhender le monde : le geste (mode enactif) lorsque l’apprentissage passe par l’action ; l’image du geste (mode iconique), lorsque, en allant plus loin, l’action est transformée en image mentale ; et l’explication verbale du geste (mode symbolique), lorsqu’on est capable de nommer les choses avec des mots (arbitraire), ce qui en fait l’apprentissage le plus complet, mais aussi le plus compliqué.
Avec Britt-Mari BARTH, nous entrons de plein pied dans une démarche inductive (manipulation—élaboration—observation autres exemples), que l’on pourrait opposer à la démarche déductive –BLED et autres- (règle énoncée—exemples).
Par chance, cette idée de la manipulation de la langue pour en dégager des concepts est présente dans les Instructions Officielles pour septembre 2016 :
- Au cycle 2 :
« L’étude de la langue s’appuie essentiellement sur des tâches de tri et de classement, donc de comparaison, des activités de manipulation d’énoncés (substitution, déplacement, ajout, suppression) à partir de corpus soigneusement constitués, afin d’établir des régularités.« - Au cycle 3 :
« Cette étude prend appui sur les textes étudiés et sur les textes produits par les élèves, à l’écrit et/ou à l’oral. En ce sens, elle doit permettre un aller-retour entre des activités intégrées à la lecture et l’écriture et des activités décrochées plus spécifiques, dont l’objectif est de mettre en évidence les régularités et de commencer à construire le système de la langue.
L’étude de la langue s’appuie, comme au cycle 2, sur des corpus permettant la comparaison, la transformation (substitution, déplacement, ajout, suppression), le tri et le classement afin d’identifier des régularités. »Attendus de fin de cycle :
Maitriser les accords dans le groupe nominal (déterminant, nom, adjectif), entre le verbe et son sujet dans des cas simples (sujet placé avant le verbe et proche de lui, sujet composé d’un groupe nominal comportant au plus un adjectif ou un complément du nom ou sujet composé de deux noms, sujet inversé suivant le verbe) ainsi que l’accord de l’attribut avec le sujet.
Raisonner pour analyser le sens des mots en contexte et en prenant appui sur la morphologie. - Dans le socle commun :
Domaine 1 : les langages pour penser et communiquer
« Comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’oral et à l’écrit :
L’élève utilise à bon escient les principales règles grammaticales et orthographiques. »
En quoi vont consister mes séances en classe ?
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Exploration ; observation-déduction
Observation des phrases OUI-NON n°1 pour chercher ce qui oppose exemple OUI et exemple NON. L’enseignant note les propositions des élèves.
Matériel : les phrases découpées en mots, pour les reconstituer et les observer une à une (combien de mots, y a-t-il des groupes de mots, etc. en fonction des connaissances des élèves – verbe, sujet).Observation des phrases OUI-NON n°2 pour affiner l’opposition exemples OUI/ exemples NON, en cherchant ce qui n’est possible QUE dans les exemples OUI, et en validant/invalidant les remarques notées suite à l’observation des phrases n°1.
Matériel : les phrases sont opposées OUI et NON affichées au tableau et disponibles pour les élèves.L’enseignant clôt la phase d’exploration lorsque les critères de la notion (les éléments essentiels) sont trouvés.
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Vérification
Les élèves classent les phrases OUI-NON n°3 pour s’approprier les critères retenus.
Matériel : chaque phrase sur une bande de papier.Le lien avec la #twictée :
Le texte de la #twictée (adapté à volonté) en guise de matériel propre aux élèves, comme faisant partie d’un projet et de la culture commune de la classe, à classer en exemples oui et exemples non.
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Abstraction
Formalisation des critères : production d’un outil par les élèves pour les productions d’écrit.
Le lien avec la #twictée :
#twoutilPrédictif : dans la twictée, il y a _ phrases, _ verbes conjugués et _ sujets.
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Renforcement
Exercices en lien avec la notion.
Le lien avec la #twictée :
La #twictée en classe :
et les #twoutils !
Séance sur la fonction sujet
Attributs essentiels :
- verbe conjugué
- un nom ou un pronom devant le verbe conjugué
- le nom ou le pronom devant le verbe commande la terminaison du verbe conjugué
Exemples OUI-NON :
Warhol sculpte. // Deux artistes célèbres.
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Miro sculpte. // Aimez deux artistes célèbres.
Nous pouvons admirer. // Sont très connus ils.
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Ils sont deux artistes célèbres. // Nous aimez deux artistes.
Vous connaissez des tableaux. // Je sont très connus.
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–> Pour revoir comment on fait une #twictée à l’ITEP du Chevaleret.
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